Première au Canada : Projet de recherche pour évaluer les retombées des innovations scolaires

L'appréciation des retombées des projets Lab-École, une première au Canada, permettra de mesurer les incidences de ces nouvelles infrastructures scolaires sur les pratiques pédagogiques et éducatives, ainsi que sur la persévérance et la réussite des élèves.

Dans sa mission, le Lab-École est appelé à recenser les meilleures pratiques en termes de bâti scolaire, à accompagner des projets majeurs de construction ou d’agrandissement aux quatre coins du Québec et à nourrir la réflexion à travers le réseau scolaire. Afin que le Québec se dote de meilleures écoles, le Lab-École a aussi voulu fournir des données et contribuer à l'avancement des connaissances en lançant un projet d’appréciation des retombées du bâti auprès des enfants et des intervenants scolaires qui fréquentent un Lab-École.

Le mandat de recherche

Un appel à projets a permis au consortium formé par les professeurs Jonathan Bluteau et Mélissa Goulet de l'Université du Québec à Montréal de s'entourer de chercheurs provenant de cinq autres universités. Ces institutions comprennent notamment :

l'Université du Québec à Trois-Rivières ;
l'Université Laval ;
et trois universités européennes :
- Cergy-Paris ;
- Paris Cité ;
- Fribourg, en Suisse

Au total, une vingtaine de chercheurs et de professionnels de la recherche sont réunis au sein de ce projet.

L’approche du projet d’évaluation

Il s’agit d’un projet d’évaluation qualifié de « Mammouth » par les chercheurs en raison de son ampleur. Il comprend 21 questions de recherche, 22 objectifs et de multiples méthodes pour y répondre. Cette recherche permettra de mieux comprendre les incidences du bâti, des espaces et des ambiances sur les comportements humains des élèves, intervenants scolaires et parents qui vivent les nouveaux espaces proposés dans nos six écoles laboratoires.

À l’aide de questionnaires avant et après l'immersion dans un environnement Lab-École, de mesures observationnelles utilisant des caméras pour documenter les interactions entre l’enseignant(e) et ses élèves dans les espaces, d’accéléromètres pour mesurer l’activité des élèves, d’entretiens qualitatifs auprès des enseignants, éducateurs et autres intervenants scolaires volontaires, et d’autres opérations, l’équipe de recherche posera les bases d’une compréhension commune du potentiel de ces bâtis sur la réussite éducative.

Dans ce projet amorcé en 2022 et se poursuivant jusqu’en 2025 pour sa première partie, cinq de nos six Lab-École francophones seront visés par l’évaluation afin de mieux comprendre l’impact de ces Lab-École notamment sur :

Le bien-être
La motivation
L’engagement scolaire
L’attention et la concentration
La santé mentale

En ce qui concerne le domaine des sciences de l’activité physique et des saines habitudes de vie, les chercheurs évalueront :

L’adoption d’un mode de vie physiquement actif dans un parcours de l’élève plus engageant
Le niveau d’activité physique et la motivation à pratiquer de l’activité physique

« Je me sens privilégiée d’être aux premières loges et de voir toute cette intelligence collective émerger ! En tant que chercheuse en sciences de l’éducation, c’est stimulant de constater l’enthousiasme provoqué par le projet de recherche chez nos populations étudiantes en formation initiale et en formation continue : je sens un grand potentiel mobilisateur ! »

***Mélissa Goulet,*** *co-directrice du projet de recherche et professeure au département d’éducation et de formation spécialisées*

Concernant le personnel enseignant et les intervenants scolaires, l’équipe des professeurs Bluteau et Goulet cherche à mieux comprendre le bien-être psychologique des adultes et le sentiment d’efficacité, notamment en explorant :

Leur bien-être
Leur niveau de stress
La motivation professionnelle
Le sentiment d’efficacité
Les croyances pédagogiques

Au-delà de l'impact sur les élèves et les intervenants scolaires dans leur vécu scolaire, les chercheurs visent à mieux comprendre comment l’architecture scolaire influence les pratiques enseignantes et éducatives, les usages des nouveaux espaces, tels que la cuisine, le potager, le gradin, la classe extérieure et les corridors d'apprentissage.

La mission de l’école québécoise est au cœur de ce projet. Ainsi, la mise en œuvre du Programme de formation de l’école québécoise, le leadership et la gestion organisationnelle, ainsi que la mise en œuvre des pratiques seront également scrutés par l’équipe de recherche.

« Participer de près à un projet qui implique une grande réflexion nationale sur l'école de demain et le bâti scolaire est une chance unique. C'est avec une grande motivation et beaucoup d'intérêt que notre équipe participe à ce projet porteur pour l'éducation au Québec. J'ai bien hâte de diffuser les résultats de la recherche et d'en comprendre les bases afin de créer une émulation auprès des autres chercheurs en éducation et de devenir des pionniers dans ce domaine. »

***Jonathan Bluteau***, co-directeur du projet de recherche, psychoéducateur et professeur au Département d’éducation et de formation spécialisées de la Faculté des Sciences de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal

Retombées anticipées de cette évaluation

Tout au long de la collecte des données, des rétroactions continues sont offertes aux équipes-écoles. Pour ce faire, des comités de pilotage et de mobilisation sont formés. À terme, le Lab-École et les chercheurs souhaitent produire une génération de connaissances afin d'alimenter le déploiement de contextes et de pratiques alignés aux enjeux de la Politique de la réussite éducative du ministère de l'Éducation du Québec et de soutenir les systèmes éducatifs, ici comme ailleurs dans le monde.