Le jardin des savoirs 

Crédit photo : Benoît Dupont

10 mars 2021 - Jouer dans la terre, planter un bulbe, entretenir un plan de tomates, gouter une groseille, sentir l’odeur du thym… L’agriculture et l’horticulture scolaires, ainsi que l’alimentation, sont des activités à haut potentiel d’apprentissages. Les Lab-École, tant à l’intérieur que dans la cour, sont conçus pour faire de nos enfants les jardiniers de leurs savoirs.  

Si les bienfaits de l’enseignement extérieur sont multiples (lire l’article Ma classe entre ciel et terre), ceux de l’agriculture scolaire le sont tout autant. Des semis aux récoltes, il y a une panoplie de connaissances et de compétences à acquérir.  

Maths et français au potager  

Les aspects biologiques et scientifiques sont nombreux, qu’on pense à la germination, la photosynthèse, la pollinisation, etc. Il est aussi très facile d’intégrer du français en lisant les recommandations de plantation ou en rédigeant un journal du jardinier. Quant aux occasions de faire des maths, elles sont infinies : calculs du nombre de graines, mesure de la distance entre les plants, superficie du lopin de terre, quantité d’eau utilisée pour l’arrosage, statistiques sur les récoltes…  

Le jardinage pédagogique permet aux enseignants de contextualiser des notions apprises en classe, de les rendre concrètes et signifiantes. 

Ça pousse où des bananes ? 

D’autres savoirs sont aussi à portée de main pour les jeunes jardiniers. Réfléchir à l’emplacement du potager, à l’ensoleillement nécessaire ou au plan de plantation permettra d’observer la trajectoire du soleil, d’aborder les points cardinaux, de travailler les compétences spatiales et la géométrie.  

L’histoire des plantes médicinales et des aliments recèle elle aussi 1001 opportunités d’apprentissages. Et pourquoi pas un peu de géographie agroalimentaire en se demandant pourquoi on ne fait pas pousser des bananes au Québec ou comment on apprête la tomate à travers le monde ? 

Et en hiver ? 

L’école au potager, ça parait simple à la belle saison. Mais au Québec, l’hiver est long et dure une bonne partie de l’année scolaire. Qu’à cela ne tienne, l’agroalimentaire est riche chaque saison.  

« À l’automne, c’est le moment de transformer les récoltes », explique Philippe Boily, éducateur agroalimentaire chez AgrÉcoles, dont la mission est d’intégrer de manière innovante l’agroalimentaire à la vie scolaire. « Alors qu’en hiver, on s’intéresse à la chimie du compostage, au gaspillage alimentaire, à la production apicole et au fonctionnement de la ruche, aux cultures autochtones, aux insectes comestibles… », ajoute-t-il, en précisant que la liste des sujets à aborder est longue.  

Du lait au fromage et du blé au pain 

L’hiver est aussi la saison parfaite pour en apprendre plus sur les métiers de l’agroalimentaire. Une visite à la ferme laitière ou au boulanger du coin permet aux enfants de découvrir le cycle des aliments. Comprendre comment on passe du lait au fromage ou du blé au pain, c’est un apprentissage multifacette : outre les aspects mécaniques et chimiques de la transformation alimentaire, il y a les questions touchant la nutrition, l’agriculture biologique, l’entrepreneuriat, etc. Sans oublier le côté humain ! 

L’agriculture scolaire ouvre les jeunes à une plus grande variété d’aliments et contribue à augmenter la consommation quotidienne de fruits et légumes… un bienfait reconnu pour la santé et un savoir précieux pour toute la vie. 

Un outil pédagogique puissant 

L’agriculture scolaire est un outil pédagogique puissant. Les enfants se découvrent de nouvelles forces, de nouveaux talents, de nouveaux intérêts. Ils expérimentent la collaboration, la planification et développent leur sens des responsabilités.  

Et, surtout, ils atteignent un résultat : une fleur, un concombre, un bouquet de basilic… Pour un élève en difficulté, l’atteinte de ce résultat est d’autant plus gratifiante qu’il rencontre des obstacles dans un contexte plus traditionnel, en classe.  

Ce levier pédagogique est tel que le Lab-École et ses partenaires travaillent au développement d’un programme d’agriculture et d’alimentation qui tiendra compte de la progression des apprentissages des élèves de la maternelle 4 ans à la 6e année. 

L’école, la cour et la communauté 

L’école de demain, dans sa conception, prévoit des espaces pour favoriser ce type d’apprentissage (lire l’article Penser l’école de demain, au-delà des murs). L’aménagement de la cour de demain est aussi pensé en ce sens : plus de nature, des espaces pour le potager, un lieu ouvert à la communauté pour un partage d’expériences et de savoirs. Bien entendu, s’y ajoutent des espaces qui favorisent le jeu, collectif ou individuel, mais aussi la créativité, la liberté de mouvement, le rire… en bref, l’émerveillement. 

L’équipe du Lab-École travaille actuellement sur la cour de demain avec les meilleurs experts en la matière : les enfants. Une publication, retraçant les réflexions et compilant les meilleures pratiques et nos recommandations, sera publiée au courant de l’année 2021. 

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À lire : Le Lab-École a entamé sa réflexion sur la cour dans sa publication Penser l’école de demain. 

À voir : 

Cultiver - Web-Série - Lab-École

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